Comme déjà en 2016, les administrateurs de l'ULIF mirent à profit la fête solennelle de Kippour – réunissant environ 3 500 personnes, par contraste avec la trentaine de fidèles régulièrement présents aux offices de Shabbat – pour rechercher l'adhésion du plus grand nombre à leur projet. Dans un geste peu respectueux de ce moment du calendrier liturgique qui est le plus empreint de gravité, on inséra un exemplaire de ce tract dans chacun des livres de prière.
Loin d'offrir enfin une information concrète et détaillée, l'ULIF diffuse – au moment même où elle prévoyait de déposer un permis de démolir/construire – un simple dépliant publicitaire. Étrangement, celui-ci ne porte pas de mention de la date : il fallut donc l'inscrire à la main.
Encore une fois, on notera que ce document n'apporte strictement aucune information : l'ensemble du texte se réduit à des poncifs creux, qui n'expliquent rien, par exemple :
– En quoi ce projet serait-il indispensable ?
– Combien la constructions coûtera-t-elle ? Où en est le plan de financement ?
– Comment les différentes salles seront-elles disposées ?
Il va de soi que l'on n'explique pas pourquoi l'« esprit de progrès et d’ouverture » nécessiterait la destruction du patrimoine de la communauté.
L'unique nouveauté de ce document est l'ensemble d'images, montrant un intérieur ostentatoire, qui ne représente en rien une amélioration esthétique par comparaison avec l'édifice historique, bientôt séculaire. On notera que les frises Art Déco de la salle de culte, portant des inscriptions de la Torah, sont replacées par des simulacres en plexiglas. Il est cependant parfaitement trompeur de prétendre que « le caractère Art Déco sera préservé » : celui-ci ne se limite pas aux seules frises mais concerne l'harmonie esthétique de la salle dans son ensemble, sans compter la construction virtuose de la coupole reposant sur un plafond plat.
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