Ce mercredi soir, 28 juin, une deuxième « réunion d'information » s'est tenue à Copernic.
En présence des architectes de Valode et Pistre, du Président de l'ULIF, M. Jean-François Bensahel, et du Conseil d'Administration, nous étions invités à apprécier « l’avancement des travaux » du « Nouveau Copernic », ou plutôt, à entériner la démolition complète de notre salle de culte actuelle.
Très peu de détails du projet ont évolué par rapport à la présentation du 23 février : l'intérieur a été rendu moins clinquant, l'accueil digne d'un spa a été redessiné, faisant place désormais à un espace douillet pour les bénédictions après l’office, et l'argumentaire technique s'est épaissi, au point d’être opaque.
Cependant le fond reste inchangé, conservant les aspects problématiques suivants :
– Démolition intégrale de l’édifice historique ;
– Disparition de l'architecture intérieure Art Déco : il n’en restera qu'un pastiche de l'arche sainte, et une imitation en
plexiglas de nos frises en stuc ;
– Remplacement de notre pudique façade par une nouvelle, ostentatoire. En effet, malgré les dangers de notre époque,
le CA a décidé d’afficher l'identité de notre communauté, plutôt que d’opter, comme nos aînés, pour la discrétion.
Quatre mois après notre cri d'alerte, aucune alternative à la démolition n'a été étudiée. Aucun plan, aucun relevé des métrages ne nous a été concédé pour que nous puissions contribuer positivement au débat en proposant une alternative. Au contraire, les avis n'épousant pas le projet adopté ont été caricaturés et brocardés. Les avis divergents n’ont pas été pris en compte. Selon les architectes, l’idéal de ce projet est de contenir à la rigueur huit cents personnes à la fois, lorsqu’il y aura simultanément un office au premier étage, et diverses manifestations culturelles dans d’autres salles.
Comment peut-on, dans ce contexte, nous reprocher de publier notre opposition à ce projet, quand tout est fait pour nous l'imposer ?
Pour preuve :
– Jamais les cotisants de l’ULIF n'ont été appelés à donner leur avis à ce sujet dans le cadre d'une instance décisionnelle.
– 500 000 € de dons ISF ont été engagés dans les études architecturales avant qu'un projet ne soit présenté en détail à
la communauté. Nous nous trouvons aujourd’hui comme devant un fait accompli.
– Les architectes prétendent que la démolition serait « nécessaire ». Peut-on les croire sur parole sans recours à une contre-
expertise ?
– Nous n’avons connaissance d’aucun cahier de charges ou d’appel d’offres pour un projet qui coûtera à la communauté au
minimum 15 millions d’euros, en sus des frais de locations des locaux (les salons Hoche ?) pendant la transition d’au
moins deux ans.
– Le calendrier adopté pose question : cette réunion d'information et l'AG du 6 juillet tombent en début de la période de
congés, comme pour maximiser les absences.
Des experts nous assurent que les contraintes de mises aux normes invoquées par les architectes concernent la construction d'un bâtiment neuf. Les exigences dans ce domaine sont différentes dans le cas d'un édifice historique comme le nôtre. Or sans l'expertise d'un architecte du patrimoine, les membres de la communauté ne disposent d'aucun moyen d'en juger. Par exemple, une salle de culte au rez-de-chaussée – telle qu’elle se présente actuellement – est considérée comme un atout lors d'une évacuation d'urgence.
Nous maintenons donc notre opposition à cette tentative de passage en force.
En dépit de l'approche des vacances, nous avons besoin de votre présence et de vos encouragements. Nous appelons les membres de l'ULIF parmi vous à venir nombreux assister à l'Assemblée Générale du 6 juillet prochain, et nous nous tenons à votre disposition pour prendre en charge vos procurations (chaque cotisant ne pouvant récolter que deux pouvoirs), au cas où vous ne pourriez pas être présents.
Nous regrettons les troubles que traverse notre communauté actuellement, mais notre tranquillité ne doit pas s'obtenir au prix du déni des enjeux de ce projet. Ses effets seront irréversibles.
L'ULIF, en tant que gardien du patrimoine historique et architectural de Copernic, le plus ancien patrimoine du Judaïsme Libéral en France, a la responsabilité de préserver cet héritage afin de le transmettre aux générations futures.
APPC
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